Login

Négociations commerciales : de nombreux contrats toujours non signés, selon des agro-industriels

« Près d’un quart des entreprises (24 %) n’ont pas conclu l’ensemble de leurs accords avant la date butoir du 1er mars », selon Pact'Alim.

Alors que les négociations entre la grande distribution et ses fournisseurs se sont clôturées le 1er mars, des contrats n’ont pas été conclus à temps. Dressant un premier bilan, les entreprises agroalimentaires font grise mine.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Les négociations entre la grande distribution et les agro-industriels ont pris fin le samedi 1er mars, mais les tensions persistent et de nombreux contrats n’ont pas encore été signés, relèvent plusieurs groupements d’entreprises agroalimentaires qui dénoncent « une pression intenable », notamment pour les plus petites d’entre elles. « Près d’un quart des entreprises (24 %) n’ont pas conclu l’ensemble de leurs accords avant la date butoir du 1er mars. Nous constatons également une déflation imposée et une absence de prise en compte des coûts de production », déplore mercredi Pact’Alim, qui se présente comme porte-parole des PME et entreprises de taille intermédiaire françaises de l’agroalimentaire, dont Bonduelle, Bigard, Sodebo et Andros.

Bataille de chiffres

Ces négociations annuelles déterminent les conditions auxquelles les supermarchés achètent à leurs fournisseurs pour le reste de l’année une large partie de ce qu’ils vendent dans leurs rayons. Leur fin est légalement fixée au 1er mars. « Au 4 mars à la mi-journée seulement 64 % des accords étaient signés dans le périmètre Ilec, du fait de la délocalisation et du déséquilibre des négociations », affirme mercredi sur X l’Institut de liaison des entreprises de consommation (Ilec) qui rassemble de grands groupes de l’agroalimentaire mais aussi de l’hygiène-beauté (Coca-Cola, Ferrero, Mars, Herta, McCain, L’Oréal…).

Du côté des distributeurs, l’un des leaders du marché assure sous couvert d’anonymat ne « pas comprendre » à quoi correspondent les chiffres donnés par l’Ilec. « Depuis dimanche midi, nous avons signé les contrats avec 100 % des PME, 100 % des ETI et 90 % des multinationales », déclare cette source à l’AFP, évoquant « trois ou quatre multinationales » avec qui la situation est particulièrement tendue. Les négociations commerciales sont opaques et fastidieuses : chaque enseigne peut signer plus de 2 000 contrats d’approvisionnement sur des produits chaque année, dont 300 avec les grosses multinationales.

Une pression « intenable »

Pour les PME et ETI, la pression est « intenable », affirme Pact’Alim dans un communiqué. « Malgré des demandes de hausse moyenne des tarifs fournisseurs de 3 %, les entreprises ont fait face à une pression inédite sur leurs prix : 48 % des entreprises subissent une déflation sur leur prix, et celles qui parviennent à obtenir des hausses ne couvrent pas l’augmentation de leurs coûts de production », ajoute l’organisation, citant un sondage réalisé auprès de l’ensemble de ses adhérents depuis la fin des négociations.

La situation met les entreprises agroalimentaires « en péril », selon Léonard Prunier, président de la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France, qui représente aussi des petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Alors que ses entreprises adhérentes demandaient en moyenne 3 % de hausse de leur tarif, l’atterrissage se situe finalement entre 0 et — 1 %. Il réclame « en urgence une simplification » des négociations commerciales pour protéger la matière première industrielle.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement